UN ”PLAN” DE DÉCONFINEMENT EN CINQ ÉTAPES CIRCULE : DU 1ER MAI POUR ABOUTIR EN JUILLET
A l’instar des autres pays, le Maroc se prépare-t-il au déconfinement en essayant une sortie prudente et progressive pour un retour à la « normalité » ? Un plan de déconfinement qui ressemble plus à une réflexion sur la question et dont on n’a pas pu déterminer la source, circule actuellement. Sa cohérence, sa construction et sa déclinaison d’un plan de déconfinement précis nous amènent en dépit de son anonymat à en donner de larges extraits. Cette réflexion revient sur la situation internationale et part du postulat que « personne ne peut présager de la situation épidémique mondiale dans les prochains mois. Il prend acte d’une « situation complétement inédite (rendant) difficile tous les pronostics.)
« Si à côté d’autres mesures sanitaires, le confinement et la distanciation sociale se sont imposées comme un des outils de réponse prioritaires dans de nombreux pays, ils ont entrainé une crise économique sans précédent à l’échelle planétaire, caractérisée par un blocage quasi-total des mouvements des facteurs de productions. » Face à cette crise inédite, le projet de plan revient sur « les plans de relance inédits (qui) ont été actés par les principales économies mondiales (500 milliards de dollars supplémentaires approuvés par les USA et 110 milliards par la France) pour « sauver l’économie et les secteurs les plus touchés » et pour atténuer les effets sociaux de la pandémie, notamment par des aides directes accordées aux dizaines de millions de nouveaux chômeurs temporaires ou définitifs. »
Le confinement : une solution d’appoint
Le projet de déconfinement rappelle qu’avant même que la pandémie actuelle ne prenne l’ampleur qu’on lui connait, « plusieurs études avaient montré que le confinement (ne) pouvait être (qu’) « un mécanisme d’appoint temporaire pour freiner la propagation du virus et pour « aplatir la courbe épidémique (…) Dès lors, la solution la plus réaliste pour de nombreux experts, est celle de l’attente d’un vaccin ou d’un traitement dans le cadre d’une phase de « containement » ou endiguement progressif. La proposition de déconfinement passe en revue les données et la mise en œuvre de l’endiguement qui passe du « confinement assez strict pour freiner la propagation du virus en réduisant son R.0, puis sur un retour progressif à la normale de la grande majorité des activités économiques, avec le maintien de certaines mesures sanitaires fortes mais évolutives, comme des mises en quarantaine des cas suspects et des contrôles stricts aux frontières, en attendant la découverte d’un vaccin ou d’un traitement fiable. C’est la seule piste viable à moyen et long terme. »
Après avoir décliné les paramètres d’une levée progressive du confinement, le plan en vient à l’analyse de la situation actuelle au niveau national après plus d’un moins de confinement. Il en ressort qu’on assiste à « une baisse du R0 à 1,17 contre 2,53 au début de l’épidémie ; un taux relativement faible de progression quotidienne des nouveaux cas, compris entre 3 et 6% durant la dernière quinzaine ; une utilisation de 14% seulement des capacités nationales disponibles en réanimation ; une approche de diagnostic précoce et un protocole de prise en charge thérapeutique audacieux ainsi que de suivi des contacts des cas suspects ; la prise par le Maroc de mesures audacieuses faisant partie des critères de déconfinement ailleurs (port du masque obligatoire, règles sanitaires strictes, etc.) ainsi que la baisse continue du taux de létalité (4,3 contre 10% il y a une quinzaine de jours) et de la proportion de cas graves (moins de 5%). »
La fragilité économique
Le plan en arrive à dresser un tableau de la structure de l’économie marocaine liée à la demande extérieure et à la demande intérieure, auxquelles sont fortement sensibles la balance de paiement et les finances publiques. Il en déduit que « vu la grande fragilité de certains secteurs économiques, un confinement de plusieurs mois ne peut être supporté par le Maroc sans des conséquences économiques et sociales lourdes (le chômage, la pauvreté, la baisse des transactions des MRE et la récession économique), sachant que selon les derniers chiffres du HCP, 57% des entreprises sont en arrêt temporaire et 6300 ont cessé leurs activités. » Il s’attarde ensuite sur « les aides publiques (qui) jouent jusque-là un rôle d’appoint eu supportant une partie des coûts fixes des entreprises (salaires et fiscalité) et en facilitant la trésorerie. Toutefois, les entreprises, note-t-il, doivent subvenir encore seuls à la majorité de leurs coûts fixes, mais aussi certains couts variables (créances de leurs fournisseurs) alors qu’elles ne dégagent pas ou peu de volumes d’affaires et par conséquent peu ou pas de recettes fiscales, ce qui rend le système de soutien actuel peu viable à court-moyen terme. Pour les entreprises, le retour à la vitesse de croisière de la production mettra plus de temps que la période pendant laquelle elle a été interrompue. En revanche, une unité de production qui met la clef sous la porte pendant cette période, peut être irrémédiablement compromise. Et quelles que soient les aides fournies, cela ne remettra pas un appareil de production définitivement arrêté en marche. C’est cette situation que le gouvernement doit éviter coûte que coûte, non pas en versant des aides (qui s’épuiseront très rapidement), mais en organisant la prompte réouverture de l’économie.
Le plan de déconfinement propose
La seule option viable est donc celle du redémarrage progressif de la majorité des activités économiques, en s’appuyant essentiellement sur la demande intérieure et les composantes résilientes de la demande extérieure comme le secteur des phosphates ou de l’automobile, tout en offrant des alternatives aux secteurs ne pouvant redémarrer immédiatement. »
Le risque social
Sur le plan social, vu la pression exercée sur les finances publiques, le Maroc ne pourra pas, estime cette réflexion, « continuer à court terme, sa politique audacieuse de soutien des couches sociales vulnérables et des salariés en arrêt de travail. De plus dans un contexte d’incertitudes, ces derniers orientent leurs ressources disponibles vers l’épargne et exacerbent ainsi les difficultés de l’économie nationale en freinant la reprise de l’outil de production, au moment où la demande extérieure est fortement volatile. Ainsi, la fragilité économique et sociale ainsi que le risque sécuritaire s’accentuer fortement. En effet, certains pays européens commencent déjà à être confrontés à cette situation, notamment dans les zones périphériques qui pour certaines connaissent des pénuries alimentaires. Dans tous les pays en développement ce risque est exacerbé et majeur ».
Arguments plaident pour un dé confinement progressif au Maroc.
La réflexion établi Les principes de base d’un Plan de déconfinement sur 100 jours
Ainsi plusieurs principes doivent cadrer le plan de déconfinement :
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L’Etat d’urgence sanitaire devrait être progressivement remplacé par des interventions plus ciblées des pouvoirs publics permettant un processus progressif de levée du confinement. Les mesures devraient être levées étape par étape et un délai suffisant devrait s’écouler entre les étapes (par exemple un mois), car leur effet ne peut être mesuré que dans le temps. Des mesures de substitution sûres et ciblées devraient remplacer les mesures actuelles d’interdiction générale.
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La levée du confinement doit se faire progressivement au niveau local (province), puis étendues progressivement à des mesures ayant une couverture géographique plus large, en tenant compte des spécificités régionales. Cela permettrait la mise en œuvre d’actions efficaces et adaptées, et le redéploiement potentiellement rapide de mesures au cas où de nouvelles infections se produiraient.
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Les mesures générales devraient devenir progressivement ciblées avec une protection plus longue des groupes vulnérables comme que les personnes âgées. Les efforts visant à contenir la diffusion du virus devraient être maintenus au moyen de campagnes de sensibilisation afin d’inciter la population à conserver les pratiques d’hygiène et les mesures barrières.
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Les personnes testées positives devraient rester en quarantaine et recevoir le traitement adéquat afin de diminuer les risques de transmission.
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Une autorisation progressive de circulation des travailleurs et des biens essentiels devra être accordée au niveau régional puis national. Les restrictions en matière de déplacements devraient d’abord être assouplies entre des zones à faible risque identifiées.
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Les frontières extérieures devraient rouvrir progressivement tenant compte de la propagation du coronavirus à l’extérieur du Maroc.
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La reprise de l’activité économique devrait être progressive, pour faire en sorte que les autorités et les entreprises puissent s’adapter correctement à une augmentation des activités en toute sécurité. Sur le lieu de travail, les règles en matière de santé et de sécurité au travail devront être renforcées.
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Les mesures devraient faire l’objet d’un suivi constant et un certain état de préparation devrait être développé, car il existe un risque de forte recrudescence et de retour à des mesures de confinement strictes. Cet élément est particulièrement important pour les systèmes de soins de santé.
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Enfin, Les rassemblements de personnes devraient être progressivement autorisés en fonction de l’évolution de la situation épidémique.
Un plan opérationnel approche pour le déconfinement
Le plan de déconfinement inclut 5 étapes, une étape de préparation qui devrait commencer à partir du 1er Mai ; une étape de lancement du 20 Mai au 1er juin ; une étape de consolidation et de suivi rigoureux du 1zer Juin au 1er Juillet ; une étape de retour à la normale hors points spécifiques à partir du 1er juillet si le R0 est inférieur à 1 et une étape de retour à la normale totale tributaire de la grâce de Dieu si tout va bien.
Source : QUID