Covid-19 : Comment anticiper les pics ou les creux d’activité est devenu essentiel
Manhattan Associates | Sébastien Lefebure, directeur général Europe du Sud
Une tribune signée par Sébastien Lefebure, directeur général Europe du Sud de Manhattan Associates.
La pandémie de Covid-19 a paralysé une grande partie du monde. Mais, malgré les fluctuations de l’offre et de la demande, la bonne gestion des stocks doit se poursuivre afin d’assurer la force et la pérennité de notre économie. Nombreuses sont les entreprises qui ont trouvé des solutions créatives pour surmonter les défis présentés par cette crise. Ce qui suit est un petit échantillon de ce que nous voyons en termes de moyens d’aborder un avenir incertain.
Une histoire d’extrêmes
Le Coronavirus a bouleversé notre façon de vivre, de travailler et de consommer. Si certaines industries ont été assez stables en termes de demande et de pression sur les stocks, de nombreuses autres ont évidemment été lourdement impactées. Les grossistes alimentaires et les distributeurs de produits pharmaceutiques ont été mis sous pression comme jamais auparavant, d’autres comme les distributeurs de produits pour animaux de compagnie ont connu un niveau d’activité exceptionnellement élevé. À l’inverse, des secteurs comme la restauration ont vu la demande s’évaporer soudainement.
Ces écarts immenses par rapport aux situations habituelles se traduisent par de véritables problèmes de prévision de la demande, d’autant plus que personne ne sait combien de temps cet « événement » va durer. Et pourtant, il est presque certain qu’il prendra fin tôt ou tard. Toutefois, nous ne savons pas non plus à quoi ressemblera l’avenir. Tous ces facteurs créent un risque en matière de gestion des stocks. Selon les produits concernés – s’ils ont un prix élevé, s’ils sont périssables – l’excédent de stocks à la fin de cette épidémie peut avoir des répercussions financières importantes.
Chaque secteur et chaque entreprise est différent en termes de défis auxquels ils sont confrontés. En voici deux exemples :
– Les distributeurs de produits alimentaires doivent typiquement répondre à une très forte augmentation de la demande de certains produits. Il leur faut donc passer outre les calculs habituels des solutions de planification et augmenter significativement le nombre de commandes pour ces produits.
– Un certain nombre de retailers spécialisés doivent gérer la réouverture de magasins fermés durant la période de confinement, et parfois réorienter partiellement l’activité vers le e-commerce. L’impact sur la gestion des stocks et des réassorts peut être très important, et c’est l’ensemble des règles et calculs de réapprovisionnement qu’il faut modifier en conséquence.
Apprendre de la crise
Du point de vue de la gestion des stocks, cette crise va se traduire par trois grandes étapes. La première consiste évidemment à déterminer comment déplacer les stocks essentiels pour répondre à la demande en cours. La deuxième étape consistera à revenir à la normale, soit en réduisant les stocks, soit en relançant l’activité aussi rapidement et à moindre coût que possible. La troisième étape consistera à « nettoyer » les chiffres en tenant compte des pics et des creux causés par la pandémie, et de la nouvelle « normalité » qui se profile.
À ce stade, les entreprises vont devoir identifier avec précision les données et les tendances de la demande qui sont fiables pour l’avenir, puis, à partir de là, élaborer des plans précis. La gestion des stocks joue un rôle critique dans la Supply Chain et sera la clé de la reprise économique à terme.
Source : VOXLOG